Depuis le début du mois de décembre dit « le mois des fêtes », les routes de la capitale sont bondées d’interminables bouchons.
Le temps du calvaire pour tous les usagers. Il est à peine 10h du matin. Entre la poste centrale et le carrefour Mvog – Mbi, Klaxons et croisements de fortune font le décor. Pour avancer d’un mètre, il faut être patient, attendre quelques minutes. La situation est quasiment la même à d’autres endroits de la capitale, à la descente du carrefour Warda où le long de l’artère dite Bâta Nlongkak. Et sur les routes des quartiers dits Mimboman, Damase, Nsam et Rond – point express, ce n’est guère différent. De longues files d’attente de véhicules de tourisme ou de transport en commun peinent à conduire leurs passagers à destination.
Décembre: un mois de festivités
Décembre est en effet le mois le plus chargé sur les routes des villes, en l’occurrence Yaoundé. Et pour cause, de nombreux véhicules gardés dans les parkings privés tout le long de l’année, sont sortis et mis en circulation à l’occasion des fêtes. Les Camerounais de l’étrangers qu’on appelle communément « mbenguistes », rentrent également au pays en cette période, pour profiter des célébrations et se ressourcer à la vitalité du terroir. Pour la plupart, ils louent ou achètent des voitures et cela, loin de déplaire, n’est pas sans accroître la densité du trafic routier urbain. A tout ce qui précède, il faut ajouter l’émulation des courses. Plusieurs familles se mettent sur la route pour se rendre dans les marchés des vivres et d’autres choses dont elles ont besoin pour bien passer les jours fastes. Certaines de ces familles partent des villes et des villages extérieurs pour venir faire leurs principales emplettes à Yaoundé. Quelque soit la raison pour laquelle on est de sortie, la question qui trotte dans les esprits une fois qu’on est pris dans la prison des embouteillages est: comment faire?
Sortir tôt et renter tard
Face à ce qui ressemble à une pierre de Sysiphe pour les agents de la circulation postés et à l’œuvre sur la majorité des carrefours de Yaoundé, la première solution semble être de sortir tôt de chez soi pour n’y rentrer que tard. Pour les travailleurs qui en cette période de fête ne feront pas de break, c’est l’option la plus sûre. Entre 6h et 9h, les congés scolaires aidant, la circulation est fluide. Il en est de même à partir de 20h, quoique cela ne s’applique pas systématiquement à tous les quartiers. Au lieu dit montée jouvence par exemple, il faut attendre 22h pour connaître une embellie. Mais la majorité des personnes est en congé. Sortir tôt et rentrer tard ne serait qu’un placebo susceptible de créer d’autres inconforts. Viennent alors quelques astuces pour « bien vivre son bouchon », au lieu de l’aggraver.
Retour à la marche à pied
Pour les courtes distances, la marche à pied se présente comme un excellent compromis face aux interminables bouchons de cette fin d’année. Certains automobilistes l’ont compris et choisissent de garer sur un parking, puis de poursuivre leur route à pied. Pour le coup, ils font d’une pierre deux coups car à défaut de subir la perte de temps et la dictature des embouteillages, ils font du bien à leur santé et redécouvrent la belle capitale qu’est Yaoundé. Autrement, ceux qui optent pour la patience gagnent à ne pas créer de nouvelles files d’attentes comme le font souvent certains conducteurs sur le coup, piqués par l’impatience. Très souvent, la patience imposée par la situation d’attente dans des files d’automobiles crée la nervosité. Des insultes et des invectives fusent alors de tous les côtés, entre passagers ou entre conducteurs. Pour ne pas empirer la situation, la courtoisie et la discipline semblent à ce jour, les moyens les plus sûrs. Le respect des feux de circulation et des files conséquentes aux bouchons sont de mise. Et pour ceux qui optent pour les motos taxis, seule la prudence est recommandée, car pour célébrer cette fin d’année 2021, il vaut mieux tard que mort.
